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PER ASPERA AD ASTRA (Contexte)

PER ASPERA AD ASTRA (contexte)
Contexte
En début d’année 2017, durant trois mois, François Andes et Pascal Marquilly ont effectué une résidence de création au Musée d'histoire naturelle de Lille qui fut finalisée par une exposition.

Après avoir parcouru à plusieurs reprises les réserves du musée en compagnie de l’équipe de conservation, s’être abandonnés à la comparaison des espèces qui y sont conservées, rangées sur des étagères montées en enfilade de pièces le long de couloirs labyrinthiques, surpris souvent devant ces animaux maintenant immobiles et pourtant vous fixant majestueux pour l'éternité, frappé par l’extraordinaire pluralité de poules, coqs, faisans, oiseaux d’origines diverses figés dans le silence et pourtant criant d’éclats colorés...
Après s’être étonnés de refermer les mains sur des pierres millénaires, après avoir finalement flâné entre les meubles à tiroirs renfermant des trésors inconnus, entre les vitrines exposant des êtres pétrifiés et mystérieux, écouté les commentaires avisés des conservateurs et se laissant bercer par un flot de connaissances se transformant en nuage de mots étrangement familiers, une pensée semblait poindre, très lentement comme extirpée des plus profondes cryptes de la conscience, à la limite de l’inconscient, quelque chose qui nous susurrait à l’oreille que cet inconnu auparavant connaissable serait bientôt méconnaissable.

Certaines espèces conservées dans le musée ont définitivement disparu au dehors, et n’existent plus naturellement. Bientôt peut-être il y aura plus de diversité de la faune et de la flore dans les musées d’histoire naturelle, présentée sur des étagères et dans des herbiers, que dans la nature elle-même.

Parallèlement, durant ces découvertes et conversations, un sentiment lointain émergeait de la mémoire, flottait quelques temps et nous rapportait fulgurant sur les terres de l’enfance, où candide l’imaginaire emportait le corps et l’esprit vers des contrées lointaines à la découverte du monde animal et végétal, où l’exploration en était teintée d’aventure sans limite. Mais cette sensation qui nous inonda imperceptiblement, d’abord chaleureuse, puis progressivement devenant désagréable, et s’accélérant et se tordant en nous et serpentant dans les méandres des souvenirs jusqu’à se confronter à la réalité immédiate, pointa soudainement l'irréversibilité d’une situation malheureuse et triste. Les imagiers de notre enfance renfermant l'éléphant, la girafe, la baleine, l'hippopotame, le rhinocéros, le lion et le tigre, dans un futur dangereusement proche, ne libérerons plus l’imaginaire qu’à la stricte surface de papier présentant l’image d’anciens résident de notre terre.

Il est plus que probable que d’ici une vingtaine d’année, nos enfants feuilletteront devant leurs enfants un livre d’image animalier, installés confortablement dans un canapé moelleux, et devant les représentations colorées, nommeront de la sorte les animaux :

C’était une baleine…
C’était un gorille…
C’était un tigre…
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