Lorsque je marche en bord de mer, je pense très souvent à ma peinture. 

J’y trouve l’inspiration du paysage en mouvement, l’érosion et les bouleversements, 

la matière première à mes recherches. Je collecte les matériaux qui « collent » au mieux aux sujets à révéler.

Question d’analyse, de nature de la représentation. Fragments de tout et de rien, matières végétales, animales, organiques, techniques. Tout ce qui me semble produire une charge physique colorée, graphique, plastique, matérielle ou émotionnelle.   
Cette matérialité choisie dessine, structure et ruine à la fois la représentation.  

Elle est aussi le signe de profusion et de production de notre société. Ensuite la peinture blanche et les encres diluées contrastent, éclairent ou dénaturent l’image.

Mes recherches sont inspirées par l’être, le construit, le détail, l’actualité et certains clichés. Des personnes et des lieux m’attirent, me fascinent, me questionnent. Parfois plus grands que moi, les formats m’amènent au corps à corps avec le support; 

Cela peut-être une lutte, mais c'est aussi grisant.

Matière, accumulation, geste, lumière, déstructuration; Ces notions nourrissent ma peinture.

Je considère que mes images fixent des transitions, que mon travail figure l’action du temps qui passe. Puisse t-il interroger la fragilité du monde et notre devenir...